La Passion de Jeanne d’Arc, Carl Theodor DREYER, 1928

Le segment étudié ici commence à 44mn13 et finit à 47mn30, soit au milieu du film. Il constitue la seconde et dernière partie d’une séquence débutant à 40mn, dans la chambre de torture. Version : Il s’agit là d’une version postée le 4 juin 2016 par l’internaute Trineor, qui a monté sur ce fameux film de Carl Thedor DREYER une musique d’Arvo PÄRT (Lamentate) crée en 2002 pour une œuvre d’Anish KAPOOR, Marsyas. Nous nous intéresserons avant tout à la bande image de cet extrait, puis nous dirons quelques mots de cette proposition musicale particulière, radicalement différente de la version créée en 2002 elle aussi …

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Gare Centrale, Youssef CHAHINE, 1958

Introduction : Youssef CHAHINE est très certainement le plus connu des réalisateurs arabes. Résolument humaniste et indépendant, il étonne encore par la force et la modernité de son engagement. Même si nous nous focaliserons principalement, dans l’analyse de ce segment, sur la figure du personnage masculin principal, incarné par le réalisateur lui-même, il est impossible d’oublier la force et la modernité du regard que CHAHINE porte sur la société, et sur les femmes en particulier. Femmes libres, indépendantes, parfois même souveraines, elles semblent à elles-seules représenter l’indéniable force politique de son cinéma. Structure : Pour des raisons pratiques, le segment …

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The Revenant, Alejandro Gonzalès INARRITU, 2016

Pour accéder à l’extrait : mot de passe « analyse » Ce film sorti début 2016 en France est une super production tournée en décors et lumière naturels, au Canada, aux États-Unis et en Argentine. La photographie a été confiée à Emmanuel LUBEZKI, qui a déjà travaillé avec INARRITU (pour Birdman en particulier), Terrence MALICK (À la Merveille, The Tree of Life, Le Nouveau Monde) ou Alfonso CUARON (Gravity, Les Fils de l’Homme). Deux caractéristiques importantes dans le travail de ce directeur de la photographie, le tournage dans la continuité (ou la pseudo-continuité, comme nous le verrons) et une vision panthéiste du …

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Les Fraises Sauvages, Ingmar BERGMAN, 1957

Pour accéder à l’extrait : mot de passe « analyse » Et pourquoi pas deux analyses à suivre consacrées au cinéaste suédois? Ici, une séquence onirique du film Les Fraises Sauvages, réalisé en 1957. BERGMAN y donne son dernier rôle à Victor SJÖSTRÖM, son maître et modèle. Film hanté par la mort et le sentiment de culpabilité, on trouve pas moins de 4 rêves représentés dans Les Fraises Sauvages. D’authentiques rêves, nous apprend le cinéaste*, qui écrivit ce film dans la petite chambre d’un hôpital dans lequel il se reposait alors, avec à la fenêtre « un panorama à perte de vue« … Il …

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Le Silence, Ingmar BERGMAN, 1963

(Vous trouverez ici une version originale sous-titrée de cette séquence, mais de moins bonne qualité) Séquence d’ouverture du film Le Silence d’Ingmar BERGMAN, réalisé en 1963. Voilà longtemps que je voulais dire quelques mots de ce cinéaste pour le moins intimidant. Le cinéma de BERGMAN est, à l’échelle même de chacun de ses plans, d’une ampleur rarement égalée. L’impression qu’il peut produire est difficilement définissable, mélange de mystère, de profondeur, de rigueur et de beauté. Éternel, puissant, mélancolique, plastique, littéraire, philosophique. Cette séquence est selon moi très représentative de la manière bergmanienne, absolument unique, immédiatement identifiable. Je n’ai rien trouvé …

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The Knick (S01E03), David SODERBERGH, 2014

Dernière séquence de l’épisode 3 de la saison 1 de la série The Knick, réalisée par Steven SODERBERGH en 2014. Je serai amené à publier de plus en plus d’analyses de séquences issues de séries, territoires de conventions parfois éculées, mais aussi – au moins ponctuellement – nouvel espace d’expression permettant quelques audaces formelles plutôt rafraîchissantes. Ici, le réalisateur de Sexe, mensonges et vidéo ou encore d’Ocean Eleven propose une vision très personnelle d’un standard du cinéma (et ce depuis ses débuts) : une bagarre entre deux hommes. Structure : D’une durée de 2’30 », la séquence est composée de deux …

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Maïdan, Sergeï LOZNITSA, 2014

Il s’agit ici du tout premier plan du film documentaire de Sergeï LOZNITSA, Maïdan, réalisé entre novembre 2013 et mars 2014. Un plan fixe et sans coupe d’une durée de 2mn20, qui s’instaure en véritable programme d’une démarche radicale : filmer pendant quelques mois le cœur d’une révolution sans mouvements de caméra (ou presque), sans commentaires et en son direct, et en renonçant à l’alternance des champs et des contre-champs. Une volonté, affirmée à plusieurs reprises par le réalisateur, « d’immerger le spectateur dans la narration1« . Plan, durée, composition : Si l’on s’en tient aux définitions académiques, le segment analysé est …

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Le Dernier Métro, François TRUFFAUT, 1980

Dernière séquence de l’antépénultième film de François TRUFFAUT, réalisé 4 ans avant sa disparition. Rappelons que le film – qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale dans un Paris occupé – se fonde, comme d’autres films de TRUFFAUT, sur une figure de trio. Catherine DENEUVE (Marion Steiner), qui joue ici le joue le rôle d’une femme devenue responsable du théâtre Montmartre, est entourée de Gérard DEPARDIEU (Bernard Granger), jeune premier de la troupe, et de Heinz BENNENT (Lucas Steiner), le mari juif de Marion, contraint de se tenir à l’écart (du monde, et non de l’art) pendant la presque …

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Elephant Man, David LYNCH, 1980

L‘extrait étudié va de 1mn34 à 3mn34 exactement, soit deux minutes d’une séquence très spécifiquement cinématographique. Second long-métrage du réalisateur et artiste américain David LYNCH (après le très étrange et très personnel Eraserhead, réalisé 4 ans plus tôt), Elephant Man demeure sans doute le film le plus classique du cinéaste, même s’il porte en germe son goût pour l’anormalité voire l’horreur et un évident sens du baroque. C’est un film par ailleurs très engagé sur le plan émotionnel, manifestant une empathie pour son personnage principal finalement assez unique dans l’œuvre. Je me propose d’étudier ici la toute première séquence du …

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