analyses

Nosferatu, Friedrich Wilhelm MURNAU, 1922

Pour accéder à l’extrait : mot de passe « analyse » Introduction : cette séquence du fameux film de MURNAU met en scène l’arrivée de Nosferatu à Wisborg. Le bateau fantôme dont il est à présent l’unique occupant s’approche des côtes. Mais, dans cet extrait, Nosferatu demeure invisible. Et pourtant, nous allons le voir, il est présent dans chaque plan. Hors-champ : les modes de représentations indirectes d’un sujet absent du cadre sont dans cet extrait nombreux, et de natures très variées. Ce qui rend cette séquence particulièrement intéressante à analyser au regard de cette figure, c’est qu’elle est à elle …

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French Cancan, Jean RENOIR, 1954

Pour accéder à l’extrait : mot de passe « analyse » Introduction : cette séquence représente la « Première » du Moulin Rouge, autrement dit l’aboutissement narratif et esthétique du film, qui tend entièrement vers cet accomplissement. On peut, à juste titre, considérer cette séquence comme le bouquet final du film, plein de bruits et de couleurs. Composition : la séquence s’ouvre sur le portrait de Danglard (Jean Gabin), et se clôt sur la façade nocturne du Moulin Rouge, Danglard personnifiant littéralement ce lieu devenu mythique. Les applaudissements et la musique (de Manuel Rosenthal, La Gaieté Parisienne, morceau inspiré d’Offenbach) servent d’écrin …

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Le Promeneur du Champ de Mars, Robert GUÉDIGUIAN, 2005

Introduction : située au début du second tiers du film, la séquence offre un portrait saisissant et à multiples facettes du Président, incarné par Michel Bouquet. Elle est aussi, comme en miroir, un portrait du jeune journaliste (Jalil Lespert). Il y est, à de nombreux niveaux, question de la dualité. Structure de la séquence :   Séquence en intérieur composée de 4 parties (arrivée d’Antoine, Antoine et le Président dans la salle de bain, puis dans le salon, Antoine seul dans la salle de bain). Au milieu de la séquence, premier climax (le malaise du Président), auquel répond le second climax, situé …

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Chat noir chat blanc, Emir KUSTURICA, 1998

Introduction : première apparition de Dadi (petit chef de bande d’une communauté gitane qui vit de divers petits trafics au bord du Danube). Matko accueille Dadi comme un véritable messie, un “bienfaiteur”. Structure de la séquence : séquence nocturne séparée en 2 parties inégales : extérieur (l’arrivée de la voiture), et intérieur (partie elle-même scindée en deux avec l’arrivée de Matko). Ces deux espaces tendent à exprimer une opposition binaire simple, présente tout au long du film.         Combinatoire des points de vue : il y a 7 ensembles de points de vue : sur Matko et Zare (fils de …

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King Kong, Ernest B. SCHŒDSACK et Merian C. COOPER, 1933 (2)

Introduction : Séquence pivot (ou mieux : séquence charnière ), située à la moitié du film (à la 40ème minute d’un film qui en compte 100, pour être précis). Elle décrit le moment où Ann Darrow, incarnée par Fay Wray, seule femme de l’expédition (seule femme blanche du film), est offerte par les indigènes en sacrifice à leur dieu Kong. Deux entités sont ici confrontées, la tribu et l’héroïne, dans l’ombre gigantesque d’un mythe pour le moment absent, King Kong. C’est donc surtout la séquence qui précède la première apparition de Kong. C’est là sa valeur dramatique essentielle. Décors, musique et combinatoire des …

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La Nouvelle Babylone, Grégory KOSINZEW et Léonid TRAUBERG, 1929

Courte introduction générale : Sur Babylone d’abord, qui représente symboliquement la société occidentale mercantile, décadente, déshumanisée et pervertie. La Bible en fait le symbole de la corruption et de la décadence. (cf. Wikipedia, et en particulier Le Mythe de la Tour de Babel). Sur la Commune de Paris ensuite, du 26 mars au 28 mai 1871 : insurrection prolétarienne (la première selon Karl Marx). Le 1er mars, les Allemands avaient défilé sur les Champs-Élysées. Les communards s’opposent au gouvernement d’Adolphe Thiers. Trauberg et Kosinzew ont fondé en 1921 la F.E.K.S (fabrique de l’acteur excentrique) : il s’agissait de ramener l’acteur au …

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La Vie est un miracle, Emir KUSTURICA, 2004

Introduction : cette séquence clé intervient un peu avant la moitié du film. Atypique au regard du reste du film, elle en est pourtant une véritable charnière. Situation de la séquence dans le film : à l’échelle du film tout entier, la séquence a une fonction structurelle et narrative forte : elle est une charnière entre la paix et la guerre (c’est au cours de la scène précédente – la fête nocturne organisée par Luka et Jadranka pour le départ de leur fils – que nous apprenons que la guerre est déclarée). La séquence consacre aussi la dissolution de la famille (le …

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Ascenseur pour l’échafaud, Louis MALLE, 1958

Pour accéder à l’extrait : mot de passe « analyse » Introduction : séquence finale en extérieur puis intérieur jour : dénouement qui voit le personnage incarné par Jeanne Moreau finalement confondu. C’est, dans tous les sens du terme, un moment de révélation. Structure : séquence de 4 mn organisée en trois parties; la première, très courte, c’est l’arrivée des deux protagonistes devant le motel, se dirigeant vers le laboratoire photographique; la seconde décrit l’arrestation de Louis (Georges Poujouly), et la troisième montre la confrontation entre Florence (Jeanne Moreau), l’inspecteur Chérier (Lino Ventura) et les photographies compromettantes. Cette dernière partie, …

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Fenêtre sur cour, Alfred HITCHCOCK, 1954

Introduction : séquence initiale en extérieur jour ou séquence d’ouverture : ce dernier mot résonne directement avec le premier mouvement de caméra, un travelling avant avançant dans l’axe d’une fenêtre ouverte sur une cour (cf. titre du film). Structure simplifiée : extrait organisé en deux parties, deux mouvements circulaires de grue (dans le sens anti-horaire, sens contraire des aiguilles d’une montre) décrivant le décor de la cour intérieure (il s’agit d’un film tourné en studio). Ces deux mouvements se terminent, commencent ou sont articulés par quelques cadrages en très gros plans (James Stewart, sueur, thermomètre, photographies…). Le premier mouvement décrit …

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Shining, Stanley KUBRICK, 1980

Introduction : séquence de montage alterné : le père (Jack Torrance, incarné par Jack Nicholson) dans l’hôtel, est littéralement désœuvré, tandis que la mère (Wendy, jouée par Shelley Duvall) et son fils Danny parcourent le labyrinthe à l’extérieur. Les deux ensembles de plans ainsi définis finissent par converger, en un centre mystérieux et inquiétant, habité par un être hors norme. Cette séquence, composée d’un nombre réduit de plans (9, le carton “Tuesday” qui la clôture constituant le début de la séquence suivante), est structurée comme une poursuite. Une alternance ABAB, avec un fondu enchaîné en plein centre, sur lequel nous …

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